jeudi 27 mars 2008

Une sorte d'hypothèse...?



1. Le dénominateur commun de toute pensée est la pensée unifiante, tout réunir dans des catégories plus générales, jusqu’à arriver à un principe unificateur et souverain.

2. Ce genre de pensée, pour un certain nombre de raisons, est concomitant avec l’idée de pouvoir et de hiérarchie, dont l’application active est une manifestation de ce mode de pensée.

3. Le savoir et le pouvoir sont donc deux faces d’une même volonté : tout réduire à un principe qui donne un point de vue d’où dominer tout, comme dieu.

4. Ceci fait que les gens qui prétendent guider les autres parce qu’ils savent, dont du même coup l’erreur de prétendre être le savoir, puisqu’ils se sentent perchés sur un point de vue supérieur. Prétendant mener à la lumière, ils mènent à eux-mêmes parce qu’ils se croient la lumière.

5. Le problème est qu’on croit que connaître signifie posséder, et même être ce qu’on sait.

6. Plus le savoir est grand, plus la hiérarchisation se complexifie, en même temps que la capacité de classifier les choses du plus particulier au plus général.

7. Le savoir consiste à faire croire que ce qui est en bas, le plus particulier, n’a pas d’importance.

8. Ce « particulier », ce sont les gens qui chérissent une terre, un certain endroit du monde, certains « agirs » quotidiens.

9. L’uniformisation des habitudes est une arme géniale puisqu’elle permet d’entrainer les gens, chacun particulier, dans une généralité qui fait qu’on peut dire qu’ils sont tous l’exemplaire d’une seule essence, les « gens normaux ».

10. Cette uniformisation passe aussi par la destruction des beautés naturelles, propres à certains endroits, au profit d’un paysage monotone, uniforme et facilement gérable : la ville ; l’uniformisation de notre alimentation quotidienne, par exemple, tout cela pour ne plus jouir du plaisir de la particularité d’un objet artisanal et donc unique.

11. Tuer l’unicité, c’est ce que veut le savoir/pouvoir, pensée pyramidale et unificatrice. Le principe unifiant est un principe de maitrise et de pouvoir, qui procède par ramifications du particulier au plus général : le sommet de la pyramide s’atteint par l’organisation du savoir, notamment par la spécialisation et la division des tâches.

12. Les possibilités de la conscience qui permet de s’élever au dessus de tous et de les maitriser pour son bon plaisir l’ont fait s’orienter vers le sommet de cette possibilité, pour lutter contre l’absence de maîtrise, qui est une caractéristique dénigrée comme étant animale.

13. C’est pourquoi l’homme est mi-animal et mi-spirituel ; c’est parce qu’il est déchiré entre deux aspirations : tout maitriser et ne rien maitriser, qui sont des points de vue alternativement désirables et non désirables, au sens où les deux peuvent apporter des plaisirs selon les circonstances. Et cela, la science le rate parce qu’elle est déjà d’un coté de la division : tout maitriser. Mais y a-t-il dans une attitude qui considérerait que ce n’est pas le sommet de la pyramide qui compte, mais toute la surface d’herbe et de terre recouverte et occupée par elle ?

14. On aime la diversité, parce qu’on la crée, qu’on la constate et qu’on la fait perdurer, dans les échanges de cultures, d’habitudes, de mœurs etc. Tout ceci échappe au conditionnement de la science, par sa spontanéité et sa trop grande complexité pour être maitrisé.

15. Alors « on » crée des conflits, pour que tous se battent pour leurs idées. Et alors, on peut fonder une nouvelle hiérarchie pour maitriser cet amour de la diversité, en érigeant une culture au-dessus des autres, pour perpétuer le schéma et achever la domination de tout un chacun par une minorité. Cette culture dominante concentre le savoir en absorbant tous les savants des autres cultures dans son sein et sa logique.

16. Tant qu’on se bat, on ne pense pas à communiquer ; le pouvoir gagne donc en facilité de s’imposer, en prenant toujours la culture dominante comme exemple d’un fonctionnement optimal, en tout cas selon les schémas du haut de la pyramide. D’où la volonté de faire se déchirer les pays en voie de développement, et de les forcer à prendre le chemin de la culture dominante, malgré la différence des cultures et leur identité ; tout cela est bafoué et nivelé quand on fait penser les gens uniquement à leur survie et à leur subsistance.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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