lundi 23 avril 2007

Chronique de la West Coast: Episode 2



Orchid Suites Hollywood’s Best Value.

T’as raison Simon. A 2 pas d’Hollywood Boulevard. Je me sens tellement touriste. Monte dans le taxi Franky, on est parti pour une soirée “Dance Right” dans un club obscur de Downtown L.A. L’Arménien chauffeur veut 40 doll.

Miguel a bu son sky sec cul sec, il embrouille le chauffeur, nous chante des chants paillards, et veut absolument embrasser quelqu’un. TG, descend nom de nom.

Ils ont faim, ils veulent du Mexicain, ça tombe bien, il y a une cantina juste à côté. Avale ton burrito. Miguel continue à faire le bolos, et bois des shots de sauce au piment cul sec. Il faut partir maintenant.

Comme des gros malins, on s’est fait guestlistés sans gêne. Ce soir à La Cita, c’est DJ Diabetic a.k.a Sheppard Fairey a.k.a OBEY qui va nous faire remuer… L’affluence n’est pas celle à laquelle on s’attendait, et le club ressemble à un tripot de Tijuana. Nous décidons de rentrer tout de même, en se convainquant qu’il est un peu trop tôt et que ça va se remplir.
Dès l’entrée, bonne surprise, une jeune fille en bleu électrique me tend des petits cartons vantant les mérites d’une marque de whisky inconnue au bataillon. $1 les verres de ce breuvage sur présentation de ce carré de cellulose. Chouette. A moi les multiples verres. J’en prends 4 direk. J’insiste sur le direk. La serveuse me traite comme un touriste parce que je tarde à lui lâcher son backshish. J’ai envie de lui dire MMD, mais c’est dur à traduire… “Eat My Dart”?

L’ami tourneur de platines à mi-temps nous balance du son funky, ça passe très bien avec le scotch. La salle s’est effectivement remplie. Ca va, belle population. Mon équipe commence à se désolidariser. O et Dave dansent devant la scène, Miguel essaie d’attraper tout ce qui fait du 36-38… MG et moi nous sortons fumer une cigarette. Une espèce de folle tout de rose vêtu, le cliché du gay exubérant, accompagné de ses copines commence à me dire qu’il est allé à Paris, à la tour Eiffel, qu’il a posé son sac et qu’un type le lui a volé. Jusque-là rien de surprenant, jusqu’à ce qu’il commence à me dire que c’est probablement mon frère qui lui a volé, mais que de toute façon ça n’est pas grave parce que je suis “hot”. Toujours dans l’exagération, il commence à me proposer une fellation. Pendant ce temps ses copines (femelles) commencent à épiloguer sur mes sneakers dorées tout en se rapprochant. Oui, je sais, elles brillent, bande de corneilles. Ah oui, à ce moment, MG est dans mes bras. Je rétorque au jeune homme entreprenant qu’il aurait dû s’apercevoir lui-même que je suis 100% hétéro, j’ai quand même une blonde pendue à mon cou. A cela, Il répond qu’il ne comprend pas, elle est trop belle pour moi. Enough. Il me faut un sky on the rocks frère. Alors que je m’éloigne, j’entends les hyènes faire des commentaires sur mon boul. Ce sera 2 sky, direk.

Quelques verres plus tard, je retourne à l’extérieur et là je rencontre Nicole et David qui semblent sympas, mais me donnent l’impression d’être un couple d’american swingers à la recherche d’un autre couple pour partouzer. Je suis peut-être encore sous le choc de l’épisode précédent. Je prends leur numéro. L’avenir nous dira (prochains épisodes) si je m’en servirai. Mouhahahaha

Il se fait tard, je dois avouer que je suis rond comme une queue de pelle, plein comme une outre à pinard, et plein d’autres expressions qui résument bien mon état. Encore $40 de taxi.

Le lendemain, MG me révèle que j’ai légèrement déliré durant mon sommeil. « Ce sont des artistes californiennes, elles au moins, elles couchent ensemble », ai-je répété.

Méfiez-vous du whisky à 1 dollar.

Photo: Estevan Oriol

samedi 21 avril 2007

Ne pas voter Joe Dalton












Nécessairement engagés, évidemment divisés, un peu fatigués par une campagne sans fin, mais pas abattus; une chose est sûre : demain nous ne voterons pas Nicolas S.

Morceaux choisis:

"Dans un monde où la déloyauté est la règle, vous me permettrez d'afficher, de manière quelque peu provocante ma loyauté envers Jacques Chirac"(juin 1992).

"Vous savez pourquoi je suis tellement populaire? parce que je parle comme les gens" (avril 2004).

jeudi 19 avril 2007

On aime la mode.


La mode masculine privée de son penseur ?

On ne peut pas dire que la nouvelle ait provoqué une telle surprise, mais un sentiment quelque peu amer persiste certainement chez tous les amoureux de la mode… Hedi Slimane s’est fait gracieusement remercier par la maison Dior, il y a de cela deux semaines. Ce départ n’est néanmoins pas prématuré, il résulte en effet de nombreux mois de pourparlers ayant eu pour objectif de trouver un accord entre la maison de couture et le créateur, ce dernier désirant semble t-il la place de son confrère John Galliano à la direction artistique de la mode féminine. Il se fait désormais remplacer par Kris Van Assche, créateur belge assez prometteur de trente-deux ans, déjà reconnu dans le milieu pour les modèles de sa propre marque et choisi par la maison pour ses qualités d’ancien assistant d’Hedi Slimane (il travailla d’abord à ses côtés chez Yves Saint-Laurent, puis chez Dior, avant de souhaiter lancer sa marque en 2004).

Je me doute bien que cette information peut vous paraître assez superficielle, mais sachez que cela a son importance dans le milieu puisqu’il s’agit d’un bouleversement qui pourrait bientôt avoir des répercussions dans nos rues (peut-être uniquement les parisiennes, je vous l’accorde). Je m’explique : Slimane a été l’instigateur de toute cette tendance « rock’n’roll attitude » chère à nombre de lycéens ; leur allure de dandies bien moulés dans leurs jeans slim et tous proprets avec leurs souliers vernis n’est finalement due qu’au travail de ce fan de Rock désireux de témoigner à travers ses créations de phénomènes de rues notamment observés à Londres. Il s’est exercé ainsi depuis 2000 (date à laquelle il a pris ses fonctions chez Dior) à repenser entièrement cette maison assez vieillotte –et par la même la mode masculine dont la créativité tendait à se répéter de saison en saison- en lui instaurant de nouveaux codes ainsi qu’une marque de fabrique largement reconnaissable. En réinterprétant de telle sorte la marque, il a suscité l’engouement général chez des individus se désespérant de ne rien trouver de neuf au sein de la création masculine. Tout cela a contribué à une espèce de chamboulement radical dans le milieu de la mode masculine, qui devait désormais répondre aux attentes de plus en plus exigeantes des consommateurs. Les jeunes se sont ensuite peu à peu approprié les nouveaux codes que Slimane venait d’instaurer, peut-être parce qu’ils se sentaient enfin représentés dans le milieu de la mode et qu’ils souhaitaient eux aussi goûter au luxe les environnant.

Voilà pourquoi il est possible que certains ressentent à l’heure actuelle quelques inquiétudes concernant d’une part la création masculine, mais également la « mouvance rock » dont se réclame une petite tranche de la population adolescente. En effet, comment rebondir lorsque celui qui dictait sans le savoir les grandes tendances ne fait plus partie de la bande ? La fin soudaine de ce « mouvement » semble inévitable.

Tous les regards sont à présent tournés vers Kris Van Assche, qui doit finalement s’effrayer du poids de son héritage. Est-il capable de relever le « défi » en créant un nouvel engouement autour de ses créations ? Va t-il se faire accepter par cette génération difficile et pouvoir se faire un nom ? Il s’avère nécessaire pour lui de choisir une ligne de conduite et de s’y tenir de façon stricte, mais cela fera sans nul doute quelques ravages, qu’il le veuille ou non. Il s’agit donc soit de continuer dans la « mouvance rock » de Slimane ou de changer radicalement de style en créant des vêtements plus sobres –et finalement plus portables par les clients de la maison- mais, dans les deux cas, est-ce vraiment bénéfique pour la mode masculine ?
Il ne peut au départ que s’inspirer du travail de son prédécesseur et de l’expérience dont il a bénéficié en faisant ses classes auprès de lui, mais les gens risquent vite de se lasser s’il se contente de ne faire que du « sous-Slimane », ou de bouder la maison s’il change du tout au tout en cherchant à se démarquer. De plus, contrairement à Slimane qui se consacrait presque exclusivement à Dior Homme (car même ses activités annexes de photographe ou d’architecte étaient majoritairement mises au service de la maison), Kris Van Assche ne peut se concentrer entièrement sur celle-ci puisqu’il doit assurer en parallèle le développement de sa propre marque. Peut-on de ce fait parier sur un éventuel « boycott » des créations de Van Assche, ou plus sérieusement sur la fin de la domination écrasante de Dior Homme dans la mode masculine ?

Rien n’est sûr et toutes les spéculations sont possibles tant que son travail pour la maison ne sera pas dévoilé (il faudra s’armer de patience car son premier défilé n’aura lieu qu’en janvier). Ce qui est sûr aujourd’hui c’est la victoire incontestable de Slimane, qui a préféré l’honneur et la liberté aux gros sous, et qui peut se targuer d’avoir bouleversé en six ans la mode masculine tout entière. Il est possible d’ailleurs de constater visuellement cette victoire notamment en se baladant dans les rues du VIème arrondissement de Paris (dans lesquelles il faut choisir entre être un rocker ou être un loser), ou en signalant avec un certain amusement que la couverture du Vogue Homme International de ce mois-ci est consacrée à son ami rocker Pete Doherty, qui incarne à lui seul toute cette dynamique dominant une partie du paysage culturel actuel et que Slimane a sublimée à travers son œuvre.


Marie

mardi 17 avril 2007

CHOPPED AND SCREWED


«On en vend de plus en plus chaque mois, à tel point qu’on n'arrive même pas à constituer de stock.»

On pouvait lire cela parmi les MTV news récentes, et oui, Danny Blaq, qui dirige Baylo Entertainment, un distributeur américain de cds hiphop, est bien en train de parler de disques. Il ne fait pas référence aux cds d’un artiste en particulier, mais à un genre : le chopped and screwed.

Le genre arrive du Sud des États-Unis, du dirty south, de Houston pour être exact, et y est apparu il y a pas mal d’années. La H-town music, comme certains l’appellent, c’est pas très compliqué. Le plus souvent, il s’agit de remix ou de versions qui sortent en même temps que les titres originaux. Le tempo du morceau est d’abord fortement ralenti, un procédé pour le moins surprenant qui constitue le côté screwed, puis on obtient le côté chopped, littéralement haché, avec du scratch, de la découpe à l’ancienne avec le fader, mais surtout avec des effets classiques compilés à volonté, des mélanges d’echo, de phaser et de flanger. C’est là qu’opère la magie du S.L.A.B. (Slow Loud And Bangin), dernier nom du genre qui sera cité dans cet article. Bon, d’accord, tout ça c’est bien beau, mais pourquoi font-ils cela?

Pour comprendre le phénomène, il faut aller voir du côté des narcotiques. On se rappelle tous du fabuleux titre « sippin on some syrup » , de three 6 mafia (si c’est pas le cas pends toi). Qu’est-ce que le syrup en question? Le plus généralement un mélange de soda sucré ou de boisson énergétique et de sirop pour la toux. Pourquoi le sirop pour la toux? Parce qu’il contient de la codéine, une drogue qui est devenue une des plus populaires dans les clubs de Houston et qui globalement ralentit un peu tout le système et rend le cerveau hésitant, un peu comme un écho qui répète la même syllabe encore et encore. En gros, le chopped and screwed n’est né est n’existe que pour les cerveaux sous codéine, et l’expansion du genre est donc étroitement liée à celle d’une drogue, drogue loin d’être inoffensive puisqu’elle a provoquée en 2000 la mort par overdose du pionnier du mouvement : DJ Screw.

Néanmoins, les majors se sont emparées de ce pan du rap game et des maisons comme Universal mettent désormais sur le marché des versions chopped and screwed officielles de beaucoup des sorties hiphop du dirty south. Le dernier album de Paul Wall, “Get Money, Stay True”, dont la sortie est prévue pour le 17 avril 2007, voit sa version chopped and screwed bénéficier de la même pub que l’originale sur le site amazon et est disponible en pré-commande tout comme le vrai cd. Les autres MC emblématiques du genre et adeptes des versions chopped and screwed sont Lil’Flip (en photo plus haut), T.I ou encore Slim Thug.

Tu réalises? C’est le genre cannibal, virtuellement capable de s’emparer de n’importe quelle production pour la déformer, la transfigurer afin de satisfaire les caprices de la défonce. Bon c’est sur que le truc était plus excitant quand il s’agissait de mixtape circulant sous le manteau à Houston, mais faut les comprendre chez Universal : ils s’en foutent eux que les gens se perchent à la codéine ou pas. (Nan mais sérieux…)

Mais aussi une recette:
4 oz. cough syrup w/codeine
4 oz. rum, vodka, any hard alcohol
1 jolly rancher
crush up some vicodin if desired.

“sip sip sippin on some sizurp”

Bonne nuit les petits

Monsieur Scott

vendredi 13 avril 2007

The Fourth World War

Un film? Un documentaire? Un peu des deux certainement! Le titre est accrocheur, le sujet bien choisi. Ce film ne traite pas de la guerre en Irak (enfin pas plus de 5 minutes)! Cette quatrième guerre mondiale (on vous laisse le choix pour définir la troisième) est en réalité une guerre larvée, sourde, continue depuis maintenant quelques décennies! Cette guerre dont peu de gens parlent, et pour cause, on pourrait mettre en doute jusqu'à son existence! Cette guerre donc, n'est pas toujours faite de balles, de bombes, de rafales de mitrailleuse. En revanche comme les autres elle est faite de souffrances, de désespoir, de haine et de rage.

Mondiale? Oui résolument, car ces symptômes se retrouvent en tous points du monde, du Mexique à la Corée du sud en passant par l'Afrique du Sud, l'Argentine, les USA, l'Italie... Autant d'escales où vous vous retrouvez plongé dans la marée humaine grâce à des images que l'on ne voit jamais à la télévision. La caméra est tenue à bout de bras, elle suit les mouvements de foule, on peut lire tour à tour la joie, la détermination ou la peur sur les visages qui défilent.

Un petit aperçu des multiples conflits socio-économiques qui agitent notre planète et des dérives que cela engendre. Le seul reproche que l'on puisse faire à ce film, c'est de s'intéresser plus aux manifestations qu'aux causes profondes qui sous-tendent ces évènements. Toutefois, le spectateur curieux ou instruit obtiendra une vision différente des évènements observés de loin à travers son poste de télévision "entre 13h et 13h42". Et pour les conflits qu'il ignorait, il lui suffira de se documenter...

Je ne vous gâcherai pas le plaisir de le visionner en vous énonçant les meilleurs passages, je ne vous cacherai pas non plus qu'ils contient certaines longueurs (malgré sa courte durée: 1h15). Il mérite cependant d'être vu, ne serait-ce que pour l'ambiance et les images tirées de ces évènements et que l'on a trop peu l'occasion de voir ailleurs.

Inconscience

vendredi 6 avril 2007

Qui sont ces jeunes ?


Personne n'échappe à la campagne présidentielle, surtout pas les jeunes.

On prête même à ces nouveaux électeurs une grande importance dans l'issue du scrutin, qu'elle soit directe (le vote) ou indirecte (l'influence sur les moins jeunes).
Mais qui les partis politiques ont-ils pu mander pour attirer les nouvelles générations d'électeurs?
D'autres jeunes bien sûr.
Et quel message veut-on véhiculer aux jeunes? un message "jeune" évidemment.

Problème :

Qu'est-ce qu'un jeune?
un homme en moins vieux? ou en moins développé?
j'ai comme la triste impression que l'on a aujourd'hui tendance à pencher vers la seconde réponse.

Eléments de réponse:

Dans une faculté, les étudiants sont tous en âge de voter (ce qui paraît normal après l'obtention du bac), alors, et c'est bien naturel en période d'élection, des affiches engluent les murs (souvent illegalement mais ça on s'en fout, vu qu'en plus c'est un bon argument pour ne plus réprimer les tags...) et sont distribués des documents visant à la promotion des divers candidats (du sticker au badge, en passant par la paire de tongs).

Pour les deux "grands candidats", ceux qui ont particulièrement décidé d'investir le terrain des jeunes, ce sont à peu près les mêmes dispositifs.

Mais ce qui choque ce sont surtout les messages :

1) Côté Royal
"Demain ne se fera pas sans toi"
Mais qu'est-ce que ce tutoiement ?
Et puis, à bien y réfléchir, dans une démocratie, c'est tout de même un peu la moindre des choses que demain ne se fasse pas sans la consultation des électeurs, jeunes ou non jeunes.
Le nombre de stickers avec ce slogan est impressionnant; et dire qu'ils seront remboursés par l'Etat...
A partir du slogan, et selon une stratégie bien connue (et donc déjà largement périmée) on décline : site internet du même nom, posters, T-shirts, etc.
C'est habituel mais est-ce vraiment efficace?
Quel jeune convainc t-on avec des T-shirts ou un Skyblog en 2007?
Gageons qu'il y a bien deux ou trois blaireaux que cela influence, mais bon, à ce niveau là c'est triste.

2) Côté Sarkozy
Ouh la, alors dans ce camp on a vraiment pensé à nous, nous les jeunes.
On n'en demandait pas tant.
Déjà le retour de ce maudit tutoiement comme sur l'affiche : "pour Royal sois jeune, paye et écrase toi" (sic) qui en plus se permet de dénigrer les propos de l'adversaire en les racourcissant,
puisque évidemment nos cerveaux non pleinement formés ont besoin de résumés...

Chez Sarkozy les jeunes devraient être contents puisque une fine équipe de petits Sarkozy en herbe a été mise en place spécialement pour cerner leurs préoccupations et déterminer comment mieux les atteindre.
Cette "squad" de spécialistes de l'art de rue (en ce moment ils posent plus qu'O'clock et Obey réunis) n'est autre que :

"Les jeunes populaires"! Tadam!

Mais qu'est-ce qu'un jeune "populaire" au juste?
Une sorte de super-jeune, populaire car plébiscité par ses congénères? non, ça ne peut pas être ça...
Ou alors serait-ce simplement un jeune issu du peuple ?
Oui, cela il n'y a aucun doute là-dessus, puisque, par définition, chaque jeune est issu du peuple.
Ce sont peut-être des jeunes issus de ce que les communiquants de la majorité (doit-on les appeler "conseillers populaires"?) pensent être le petit peuple (ce qui n'est pas très gentil tout de même)... oui c'est un peu triste mais après réflexion il semble bien que cette hypothèse paraîsse la plus juste.

Le problème dans tout cela, c'est que manifestement ces "jeunes populaires" ne répondent à aucune des catégories de jeunes précités.

Ils sont jeunes; c'est tout.
En vérité, on a même tendance à les connaître; il faut dire qu'ils se ressemblent beaucoup ces jeunes encartés de droite comme de gauche...
On pourrait presque tenter de dresser le profil type de ces activistes, du moins pour notre département (75):
-Ils ont notre âge mais en paraissent 10 de plus
-Ils habitent dans Paris ou en banlieue résidentielle
-Ils étudient à Sciences-Po, Dauphine, Assas ou dans une école de commerce
-Ils laissent rarement parler leurs interlocuteurs et s'insultent entre eux, de préférence à la sortie des amphis
-Ils collent, décollent et recollent par-dessus à longueur de journée
-Ils cherchent à récupérer des fichiers téléphoniques ou mails comme des renards
-Pour la détente ils organisent des soirées ou l'on écoute Bob Sinclar et Corneille
-Ils rêvent d'un jour bosser pour Jean-François Copé ou Dominique Strauss Khann (DSK pour les intimes, c'est stylé, ça sonne un peu comme un coupé Mercedes)

Bref ces jeunes auto-proclamés "populaires" ne ressemblent guère aux jeunes que l'on croise habituellement, et ce n'est d'ailleurs pas ce qu'on leur demande.
Mais tout de même, c'est toujours bizarre de voter dans les conseils étudiants pour des types prêts à coller des messages simplistes jusque sous les cuvettes des toilettes de la faculté.

Quand je vois cela, ou que je reçois leurs sms visant à insulter l'adversaire (véridique, les "jeunes" de l'ump m'ont fait ça! mais comment ont-ils eu mon numéro?...), je me prends à rêver que demain se fera sans eux.

Etant plus pragmatique j'espère simplement qu'un jour ils se mettent enfin à nous distribuer des programmes sérieux, parce que les tongs et les badges...


F
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mardi 3 avril 2007

Chroniques de la West Coast: Episode 1


Downtown San Diego

Une petite explication s'impose: je suis étudiant expatrié de Paris à San Diego pour une année. Mes collègues le F, l'Inconscience et moi avons pensé qu'une petite chronique West Coast pourrait ajouter du piment à ce blog.
Je vais donc débuter ma carrière de bloggeur par une chronique sur Downtown San Diego.

Le vendredi, il faut compter une bonne demi heure pour dénicher une place de parking dans Downtown. Après avoir tourné 15 minutes, je décide solennellement de me garer loin, vraiment loin. Je marcherai.

Je me dirige d'un pas décidé vers la salle où a lieu l'évènement. Soirée POP NOIR, qui a la particularité d'être 18 ans et plus (gardez à l'esprit qu'aux Etats Unis, toute personne de moins de 21 ans, qu'elle soit la petite amie du DJ ou qu'elle connaisse les videurs est bannie des boîtes, bars, et soirées, pas d'exceptions, c'est la loi). Et l'américain moyen, à la différence du français tout aussi moyen, respecte la loi. 100 mètres de queue. De la jeunette, du hipster américain avec de la méchante sape, du gay, du punk, du drogué. Tout. Eclectique. Je court-circuite direct (je connais le DJ et en plus j'ai plus de 21 ans). Première déception: le videur ne veut pas mes donner mon bracelet 21 ans et plus, me prive donc de mon accès à la bière fraiche, pour la simple et bonne raison que je lui présente mon passeport français. Les mots "espèce d'abruti" me traversent l'esprit. Ce sera donc une soirée économique.

Un son saturé, déconstruit m'écorche les oreilles. Un peu comme quand Monsieur Scott a touché pour la première fois une platine. Damn it! Des connaissances déjà présentes m"informent que les platines sont arrivées il y a une demi heure, qu'ils ne réussissent pas à régler le son. Mauvais départ. Quelques sons discordants plus tard (il est déjà 23h30), le défilé prévu commence enfin. Une petite préférence pour l'Asiat' en slip. Oui oui, c'est l'effet Rising Sun. Seul souvenir de cet interlude inutile. On remballe le podium, et on fait rentrer les centaines de gens qui attendent encore dehors. J'aurais dû m'en douter, le fameux DJ dont je clame être l'ami, a cette fâcheuse tendance à vouloir faire danser les gens sur des sons connus, entendus et réécoutés. En gros le même cocktail que crache mon iPod. Où est passé le goût de la découverte? Une autre pensée pour l'Asiat' en maillot de bain.

On secoue un peu la tête, on mate les jeunettes faire du booty dancing au milieu de la piste. On fait du small talk avec les têtes connues, on enchaîne les clopes parce qu'à l'intérieur on étouffe et à l'extérieur on s'ennuie.

Je rentre. Décision prise sans autre forme de procès.

Ceci ne fait que renforcer mon idée sur Downtown. Surfait, cher, et tout sauf authentique. Si j'étais riche, j'irai à l'Aubergine, au Belo, au Confidential pour comparer ma call girl du jour avec les autres gros portefeuilles. Je suis pauvre, je vais donc dans le ghetto ou au Mexique. Je suis encore de ceux qui pensent qu'avoir du sexe sans payer pour, c'est possible.
Une dernière pensée pour l'Asiat' dénudée.

Arkham

dimanche 1 avril 2007

Une idée lumineuse pour notre planète!


La pollution lumineuse, c'est le fait que la lumière qui sert à éclairer nos rues soit mal orientée, et éclaire de manière flagrante, le ciel et les façades.

C'est gênant, d'une part le ciel est orange, et en plus on ne peut jamais vraiment se retrouver dans le noir même dans sa chambre à coucher, à moins d'avoir de bons rideaux occultants! Cela nuit à la qualité du sommeil, cela perturbe les espèces nocturnes, les espèces diurnes également, et les migrateurs, sans oublier les insectes...

De plus c'est coûteux! L'ADEME estime que 30% de l'électricité produite par EDF sert à l'éclairage public, alors que l'on pourrait appliquer quelques règles simples: ne pas éclairer les façades des immeubles et les jardins des maisons, ne pas sur-éclairer les routes et autoroutes, orienter l'éclairage pour qu'il éclaire seulement la chaussée et le trottoir, limiter l'angle et la hauteur des lampadaires, pour qu'ils n'éblouissent pas les automobilistes, limiter l'éclairage à minuit ou deux heures du matin, surtout pour les monuments, limiter la puissance des éclairages à ce qui est nécessaire.

En appliquant ces règles, on peut économiser 15% de l'électricité française, ce qui représente plus que toutes les veilleuses de télévision de la France entière...

De plus un éclairage bien orienté et bien dosé, augmente la sécurité sur la route, les automobilistes roulent moins vite lorsque la luminosité est plus faible (les accidents sont donc moins souvent mortels), et les conducteurs sont moins éblouïent et perçoivent donc mieux les dangers éventuels.

La puissance de l'éclairage ne diminue pas la criminalité, c'est une idée reçue, la plupart des atteintes aux personnes se font dans la journée, idem pour les cambriolages... Par contre cela augmente le « sentiment de sécurité » mais ce dernier n'est bien entendu pas accru lorsque l'on éclaire le ciel et les façades, ce qui compte, c'est d'éclairer la chaussée!

C'est ce que l'on pourrait appeler une bonne idée qui dort depuis trop longtemps!

Les particuliers font des efforts: recyclage, économies d'énergies! Aujourd'hui c'est aux communes et à l'Etat de faire un effort! Il n'y a pas de raisons que l'on culpabilise les citoyens et contribuables lorsque les pouvoirs publics organisent un gâchis d'une telle ampleur!!!

Pour de plus amples informations: http://www.astrosurf.com/anpcn/



Inconscience

"Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie"


Le premier post sera culturel ou ne sera pas!

Cela commence par un peu d'anxiété.

Plusieurs facteurs à cela:
1) L'origine de la sortie: C'est papa/maman (au choix) qui a acheté les places; ce qui n'est pas toujours bon signe...
2) Le lieu : le théâtre Edouard VII, magnifique édifice blanc, en plein quartier de l'Opéra. Trop propre, c'est louche.
3) L'affiche : Pierre Arditi, Bernard Murat; deux remplisseurs de salles professionnels, tantôt parfaits acteurs de cinéma, tantôt simples cachetonneurs à la TV.
4) Le public: mondain, pas d'enfants, peu de jeunes...

Tout paraît bien trop propret, voire un peu chiant.

Oui mais voilà, il s'agit d'une pièce de Paul Valery,
et c'est là toute la différence; car ici on se fout du contexte,
tout est affaire de texte !
Et quel texte !
Le genre capable de vous faire endurer deux heures et demie de dialogue sans entracte et de vous travailler encore une petite demi heure après.

Je m'explique.
Deux personnages :
A ma gauche Pierre Arditi, le philosophe dépressif, génial, nécessairement incompris, figure de l'auteur;
A ma droite Bernard Murat, le docteur, "l'actif" à la vision plus pragmatique, sorte d'homme du bon sens.
L'un veut en finir, l'autre oublier ses occupations courantes.
Tous deux veulent cesser de penser. C'est le contraire qui se produit.
Il se retrouvent sur une plage et discutent.
De la vie, de la mort, des idées, de la politique, des lieux communs, de Dieu, des modes, bref des hommes.

Tout à la fois profond et étonnamment drôle, le texte est fantastique, bien desservi par une mise en scène fine et discrète.
Et, hormis peut-être quelques rares accès de cabotinage de la part de Pierre Arditi, l'interprétation est largement au niveau.
Aucun regret en fait.

Ou peut-être un seul :
Le discours est tellement riche et dense que l'on en perd parfois le fil et que l'on sort de la pièce exsangue;
un peu comme de la lecture d'un volume des Variétés de Valery il serait plus facile de s'y plonger par doses homéopathiques...

C'était le post sérieux de la semaine.

F

L'Idée Fixe, d'après Paul Valery, mise en scène de Bernard Murat assisté de Lea Moussy.
Théâtre Edouard VII, place Edouard VII 75008 Paris.